L’histoire du domaine

Le domaine de Milhas (initialement Milhars) s’étend à 2,5 km au Nord-Ouest de Cumiès. En 1095, Milhas était un fief de l’Ordre des Hospitaliers de Jérusalem et passa en 1118 à l’Ordre des Templiers (de Toulouse). Le seigneur des lieux, Arnaud de Milhars, sera lui-même commandeur des Templiers de 1191 à 1201.

Au XVe siècle, le domaine était une Seigneurie dépendant de Salles-sur-l’Hers, aux mains de la famille de Bar. En 1466 elle passa des Montesquieu aux Fontaines (sieur de Belflou), puis en 1620, à la maison d’Armengaud. Leurs héritiers, les Varicléry, vendirent le domaine à la famille de Vendomois-Fantaines en 1751.

En 1793, cette petite localité, déjà dotée d’un consulat distinct au XVIIe siècle, fut rattachée à la commune de Cumiès. Enfin, au XIXe siècle, Milhas appartenait à la famille de Luppé dont un membre, Marie-Élizabeth (1841-1903) devint Mère supérieure générale de l’Ordre de Marie Auxiliatrice. De nos jours, le château de Milhas, la maison seigneuriale et les moulins (à vent et pastellier) ont disparu. Seuls demeurent – en ruines – la chapelle et le pigeonnier.

milhas

La chapelle, dédiée à Saint-Sernin, dépendait du diocèse de Mirepoix. Sa construction (ou reconstruction) paraît remonter au XVIIe siècle. Ce petit édifice est composé d’une nef unique ajourée de quelques claveaux irréguliers. Sur le mur de fond est érigé un élégant clocheton. Ajouré d’une seule baie campanaire, il est flanqué par deux ailerons en “S” et parachevé par un pignon aigu et une croix en fer. Au-dessus de la baie est portée la date de 1772. L’ensemble témoigne d’une exécution très soignée. Ayant été réaménagée en hangar, l’abside arrondie a été percée d’un large portail. Le cimetière qui environnait la chapelle a disparu.

À une vingtaine de mètres au Sud-Est du sanctuaire est campé le pigeonnier. Ce dernier, qui se présentait sous l’aspect d’un édifice à quatre piliers au XVIIIe siècle, est actuellement une tour carrée, très restaurée. Le pigeonnier n’est remarquable que pour des pierres incrustées, disséminées sur trois faces. Celles-ci, réalisées au XVe siècle, sont ornées de divers écus (dont l’un au Sud, porte les armes de la famille de Bar).

Le trésor de Milhas, une légende très populaire localement, rapporte qu’un trésor des Templiers serait enfoui sur le territoire de Milhas. Il s’agirait de lingots ou de pièces d’or emballés dans une peau de bœuf. Un des anciens propriétaires fit même procéder à des travaux d’excavations et eut recours à un radiesthésiste. En vain.